28/11: Projection et partages autour du film Hozho
Hier soir, près de 50 personnes sont venues assister à la projection de Hozho, un film documentaire français de Nathalie Dubuc sur la tradition Najajo (ou Dineh) et leur lien si particulier avec les chevaux.
Après ce film de 26 minutes (qui devrait être suivi d’une version plus longue à venir), nous avons pu échanger avec:
– la réalisatrice Nathalie Dubuc
– le Dr Sylvain Gillier-Imbs, créateur du Navajo Horse Project et médecin de formation qui utilise les approches de l’équithérapie et de l’éthologie pour venir en aide aux maladies dites « émotionnelles ». Il est auteur du livre Les chants sacrés du cheval
– Marie-Claude Strigler, chercheuse et anthropologue spécialisée dans la culture Navajo, auteure de Moi, Sam Begay, homme médecine navajo (Indiens de tous pays, coll. nuage rouge, 2010, 2ne édition 2013)
– Charlotte Dumas, qui contribue à un projet d’opéra avec le compositeur Thierry Pecoud
Voici un très beau texte, une poésie envers le vivant, écrite par Klee Benally (si vous souhaitez partager ce texte, il est demandé d’en diffuser l’intégralité et aussi la provenance avec le site internet de Klee)
« Ce matin, l’aurore m’enseigne la signification de Hozho. Hozho est chacune des gouttes de pluie. Hozho est chaque battement de paupière. Chaque feuille sur chacun des arbres autour de moi. Chacune des plumes sur les ailes de l’oiseau bleu. Hozho est la beauté, certaine et irréfutable. Hozho est dans chacun des souffles que nous offrons aux arbres, et dans chacun des souffles qu’ils nous donnent en réponse. Hozho est la réciprocité. Les grand-mères Navajo connaissent la signification de Hozho, car elles parlent un langage qui vient du désert de sable rouge au milieu des monolithes et des rochers qui s’élèvent tout droit vers le ciel, qui sont comme des bras levés en prière, une prière pour la création, pour sa scintillante beauté. Les Diné savent ce que Hozho signifie. Et toi aussi tu sais ce que Hozho veut dire. Et tout au fond de nous, nous savons aussi ce que Hozho n’est pas. Comme ces jours ou tu ne vis que pour l’argent. Ces jours où tu vis pour être reconnu. Ces jours où tu vis pour le lendemain. Hozho est la guérison des os brisés. Hozho est la prière qui porte au travers des génocides et des maladies. C’est la prière qui nous portera au travers du réchauffement planétaire, au travers de la destruction des forêts de la fin des frères et soeurs animaux, et au travers de cette peur à l’intérieur de nous la peur qui a mis l’incendie dans nos coeurs, Ce matin, j’ai prié aux couleurs du ciel de l’aurore, La beauté est là la beauté est autour de moi, Hozho Nahaastlii »
Poésie écrite par klee Benally (c)
Synopsis
Le film Hozho nous transporte en territoire navajo, connu pour ses monuments naturels comme le grand canyon, ou Monument Valley. L’Arizona est avant tout le territoire des « DINEH » peuple secret doté d’une culture spirituelle et philosophique ancestrale qui considère la planète comme une mère nourricière composée de familles spirituelles : humains, animaux, éléments et divinités de la nature dotés d’une conscience et d’un souffle reliées entre elles dans l’harmonie.</p>
Ainsi rien n’est isolé, tout est interconnecté, et si un des éléments de cette balance doit faillir et rompre l’harmonie, c’est alors l’ensemble de l’univers qui en est impacté. C’est donc l’ignorance ou la violation de l’équilibre qui engendre les guerres, les maladies, les tensions …
La vie « DINEH » est décrite comme une perpétuelle acquisition de savoirs qui permettent d’avoir la capacité de guérir ou se protéger au moment voulu. Le but ultime des navajos est de marcher tout au long de leur vie dans la beauté d’une vie longue et harmonieuse. Le cheval est un des plus grands symboles des vertus de l’Hozho et du sacré pour les navajos. Présent depuis la mythologie, il a été créé par le porteur du soleil avec les plus belles pierres précieuses, les plus grands éléments et la force de la nature, symboliquement reprenant les 4 couleurs des points cardinaux de la création ( bleu ou gris pour le sud, blanc pour l’est , noir pour le nord , jaune ou palomino pour l’ouest ).
Le cheval (« lii » en navajo) est sur terre pour porter les hommes et leurs maux, ils font partie intégrante de leur médecine traditionnelle. Ils permettent de soigner différents troubles émotionnels post traumatiques (vétérans, accidents ) mais aussi des addictions, des troubles autistiques…. Pour les enseignements traditionnels Navajo, dans les chants sacrés, les chevaux sont faits des rayons du soleil et des couleurs de l’arc-en-ciel. Dans la noirceur de leurs yeux, il y a la lumière des étoiles.
Nathalie Dubuc
Nathalie vit en Normandie, elle est auteure, productrice du livre et du film 26mn « Hozho, marcher dans la beauté », écrit avec son comparse Stéphane Barbato «publicitaire» depuis plus de 20 ans comme elle (photographe, réalisateur). Cette fois leur amour de la belle image est enfin sortie des papiers « glacés » pour servir « la cause » celle de la « vérité » avec laquelle les navajos se connectent si bien, celle de la vérité du sacré omniprésent.
Hozho, c’est aussi un livre sorti en septembre 2018 « Hozho, marcher dans la beauté » livre et DVD aux éditions Vega
Dr Sylvain Gillier Imbs
Médecin de formation, le Dr Sylvain Gillier Imbs utilise les approches de l’équithérapie et de l’éthologie pour venir en aide aux maladies dites « émotionnelles ». Il est le créateur du <strong>Navajo Horse Project</strong>, des rencontres et des partages pour échanger les savoirs et les pratiques du cheval, en France, et en immersion sur les territoires sacrés et traditionnels Navajo, Hopi et Apache dans le Sud-Ouest des Etats-Unis. Il s’adresse aux équitants qui veulent découvrir une autre approche, mais aussi à ceux qui ne pratiquent pas l’équitation et veulent apprendre à se connecter au cheval, à la Nature et à la Terre.
Convaincu que les cultures Amérindiennes ont à apprendre aux Occidentaux, il a créé ce concept d’échanges autour du cheval, en 2013, avec des Amérindiens de la Nation Navajo, en Arizona et au Nouveau – Mexique. Depuis 2013, des rencontres ont été organisées chaque année, ainsi que des donations humanitaires à des associations locales Navajo et des actions d’échanges culturels pour mieux faire connaître et comprendre la culture amérindienne des Navajos.